presse – Sam & Max http://sametmax.com Du code, du cul Wed, 30 Oct 2019 15:34:04 +0000 en-US hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.7 32490438 La chute de la presse : internet en cause, vraiment ? http://sametmax.com/la-chute-de-la-presse-quelles-causes/ http://sametmax.com/la-chute-de-la-presse-quelles-causes/#comments Thu, 07 Nov 2013 06:08:11 +0000 http://sametmax.com/?p=7621 Les gens qui lisent la presse d’information généraliste font partie de ceux qui ont le désir – à défaut d’y arriver effectivement – de faire un peu plus marcher leur cerveau que la moyenne.

Or, il est difficile de ne pas s’adonner à un triste bilan sur la dernière décennie de ses performances : désinformation, infantilisation du message, sensationnalisme, manque d’analyse, censure, hypocrisie, abus de marronniers et de sujets creux, formes et formats éculés (alors que franchement, le renouveau est juste sous votre nez), relation évidente avec le pouvoir (alors qu’on en attend un contre pouvoir, justement), et globalement, un manque de couilles évident, castrées par l’objectif financier.

Bref, la presse ne nous informe plus.

Et elle tombe des nues quand soudain, une source d’information neuve apparaît via internet, et que son public se barre.

Alors on crache sur les vilains pirates, ceux qui volent l’information et la publient ailleurs.

Le copier / coller est pourtant une pratique journalistique qui a atteint le statut de discipline Olympique.

Alors on crache sur les incompétents blogueurs qui ne sont que des amateurs ne vérifiant pas leurs sources.

La répétition aveugle d’une information non maîtrisée est pourtant un constat que tout spécialiste fait quotidiennement : vous le savez pour l’IT, mais j’ai discuté avec des avocats, des médecins, des agriculteurs… Tous sont effarés.

Alors on crache sur le modèle économique ! Comment ? Fournir une information gratuite ? Ça ne peut pas marcher ça, ma petite dame ! Nous on est sérieux ! Nous on bosse ! Nous on doit être payé !

Et pourtant, payé pour quoi ? Pour nous servir une information, au mieux réchauffée, mal digérée, composée d’ingrédients faisandés issus d’un producteur véreux dans une assiette sale ?

Je suis prêt à payer. Je paye des tas de choses sur le net. Vous n’avez pas remarqué comme tout le monde semble se faire un max de pognon sur Internet depuis les années 2000 ? Vous croyez qu’ils l’impriment ? Les gens paient. Surprise !

Je ne paie pas CETTE MERDE, c’est tout. À tous viser une ménagère de moins de 50 ans stéréotypée et sur-sollicitée, vous en avez perdu le cœur de votre revenu.

Les gens ne paient que ce qu’ils estiment avoir besoin d’acheter. Aussi étonnant que cela paraisse, ils ont un budget limité. Si, si. Et ils le dépense en entier. Parfois ils sont même à découvert. Étonnamment ça amène à prioriser.

Quand sur une échelle de valeur, “acheter un journal” est sous le barreau “obtenir des vies à Candy Crush”, on la ferme, et on se lance dans un peu d’introspection.

Si ça ne se vend pas, ce n’est pas parce que les gens sont de vils voleurs à l’esprit étroit. C’est parce qu’ils ne voient aucune raison de payer pour ça.

C’était pareil avec la musique en CD. Et Apple à tout raflé parce que les dinosaures n’ont pas compris comment faire de la thune sur le net et se sont mis à chialer au lieu de se bouger leurs gros culs bien engraissés par les ayant droit.

C’était pareil avec les films. Et Netflix a prouvé au monde que le piratage n’empêchait personne de faire des millions de bénéfice si on faisait ne serait-ce que mettre un peu de chantilly sur l’étron des produits habituels.

La presse ne nous a pas informé. Et en plus nous a emballé ça dans du papier toilette.

Personne n’achète un couteau qui ne coupe pas. Alors si en plus il est rouillé…

On est donc allé voir ailleurs.

Parce qu’on le pouvait, enfin.

Quand free est arrivé, le reste du marché s’est réveillé. On pouvait soudainement quitter le statu quo.

Avant la presse bénéficiait d’un marché captif où tous les acteurs s’étaient mis d’accord pour fournir des produits de la même médiocre qualité.

Et Internet est arrivé avec les blogueurs, les objecteurs de conscience, les journaux alternatifs, les wiki, les agrégateurs de news, les curateurs, les réseaux sociaux. Et une plate-forme sur laquelle le public pouvait répondre. S’exprimer. Juger. S’inscrire en faux. Les aborder, et les tutoyer. On pouvait soudainement quitter le statu quo.

Alors on l’a fait.

Un article comme celui-ci, vous ne le trouverez dans aucun journal. Or c’est exactement ce que je veux lire. Et devinez quoi ? Je n’ai pas été payé pour l’écrire. Et vous n’aurez pas à payer pour le lire. Il n’y a même pas de pub.

Si la presse veut de nouveau faire de l’argent, il va falloir qu’elle donne envie d’acheter. Il va falloir qu’elle fasse mieux que reflets, sebsauvage, l’odieux connard, maitre eolas, info-libre et l’ensemble des outils d’agrégation qui permettent de synthétiser, trier, filtrer et consulter exactement ce dont on a besoin, au meilleur moment.

Car clairement, je ne vais pas payer pour moins bien. Et actuellement, c’est exécrable.

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