Ceci est un post invité de Emma posté sous licence creative common 3.0 unported.
Préambule
Allongé de tout votre long par terre, encordé, saucissonné, enveloppé dans un drap ou du papier film alimentaire, vous allez découvrir que jouer le vers de terre ou l’asticot, ça fait autant de bien que de se l’astiquer. “ErotiQ LombriQ”, un jeu à pratiquer bien sûr sous les ordres de sa chère et tendre. Entre documentaire animalier et art ménagé.
Avant toute chose : nous sommes tous d’accord pour admettre que le plaisir de l’humiliation fait désormais parti du lifestyle de l’époque. A l’heure des déclarations vexatoires de Trump et des nouilles dans le slip de Hanouna, le sm est devenu un truc de Bisounours dans la mesure où là, tout est consenti.
Quel équipement ?
Pas de panoplie très élaborée. 2 ou 3 cordes achetées chez Bricorama suffiront amplement pour se faire saucissonner dans un premier temps. Vous pouvez aussi utiliser un drap dans lequel il faudra s’enrouler, façon rouleau de printemps. Il y aussi le wrapping, technique sm très en vogue en ce moment chez les dominas pro. Il s’agit de se faire immobiliser, envelopper intégralement de papier film, le même que celui qu’on utilise pour recouvrir un reste de spaghetti bolognaise à mettre au frigo. Seule la tête reste libre. Petit détail qui a son importance, lors de l’enroulement, le sboub doit-il être comprimé vers le haut ou vers le bas ? C’est à votre copine de trancher.
Pour toutes ces techniques, inutile que votre nana maitrise le bondage sur le bout des doigts même s’il faudra qu’elle ait envie d’être un zest directive ce soir là, nous y reviendrons.
Jouer le lombric, quel intérêt pour le mec ?
De prime abord, on s’imagine une pratique pénible, ramper façon entrainement militaire ou Koh Lanta, un mauvais bizutage ou une reconstitution flippante d’un Faite entrer l’accusé avec cadavre retrouvé enroulé dans le tapis persan de la grand-mère… Élargissez votre horizon, la « vers de terre attitude », c’est bien plus profond que ça.
L’époque nous a transformé en robots multitâches, pressurisés comme jamais, chaque minute doit être rentable, chaque objectif rempli en temps et en heure, et plus vite que ça ! Il faut réussir sa life dans tous les domaines : être un king dans le taf, avoir pleins d’amis réels et virtuels, s’afficher en papa modèle et enfin assurer comme une bête au pieu, la bite à la main, toujours prêt (le mec n’a pas le droit de dire « non »). Au regard de ces constats, admettez que devenir une larve, une limace dénuée d’énergie, de cerveau, de bras, de jambes, de membres, peut s’avérer séduisant. Si les filles ont le droit de faire l’étoile de mer, les gars eux, ce sera donc le vers de terre.
Immobiliser ou presque, inutile de réfléchir, impossible de décider, d’agir, de contrôler, de faire des choix, c’est le grand soulagement, les vacances forcées, l’immense plaisir de la contrainte qui libère. Alors, vous pouvez philosopher : « je ne suis plus rien, je suis le lombric du monde ». Le lâcher-prise engendre le fameux subspace, cet état de conscience modifié procuré par les endorphines, bref, de quoi économiser quelques joints.
Au raz du sol, vous ondulez avec vue imprenable sur les Bouboutin de votre meuf, ses jambes, ses bas-couture. Même le grand Bashung l’avait fantasmé dans sa chanson J’ai longtemps contemplé (album Chatterton)
“J’ai longtemps contemplé
Tibias, péronés
Au ras des rez-de-chaussée
Ces cités immenses
Où je ne rutilais pas
J’arpentais des tapis de braise…”
Mais attention, ce n’est pas le Club Med pour autant. Il va falloir essayer de bouger un peu, de se tortiller, avancer centimètre par centimètre, bref ramper tel un nuisible, pour atteindre le ridicule absolu ! Votre douce complice peut vous motiver en semant par terre des lombrics gélifiés trouvés au rayon Haribo, ou disséminer dans toute la pièce ses culottes sales ou encore des lignes de coke. Mais être saucissonné sous cocaïne, c’est un peu comme boire un Pétrus juste après s’être lavé les dents avec un dentifrice mentholé, c’est gâché !
Après vous avoir fait mordre la poussière, la meuf va vous obliger à jouer l’aspirateur à cunni. D’un coup de talon, la miss vous fera rouler sur le dos. Elle ne résistera pas à l’envie sadique de retirer son string histoire de vous faire admirer sa moquette, juste au dessus de votre tête. Toujours impossible de bouger un doigt, vous êtes à sa merci, et on dit merci qui ? « Merci Maîtresse ! » Dans sa grande mansuétude, elle se servira de vous comme d’un vulgaire sextoy en s’asseyant sur votre tronche, pour un facesitting d’anthologie. Attention tout de même à l’asphyxie, car enfoui sous ses fesses, difficile de bafouiller un safe word audible ou de faire un signe de secours, vu que vous n’avez plus de bras. À moins de se tordre comme un appât à deux doigts d’être accroché à l’hameçon de la pécheresse.
Faire mordre la poussière à son partenaire, quel intérêt pour la nana ?
Si les mecs ne peuvent pas échapper aux bimbos à plat ventre au détour d’un spam, d’un kiosque à journaux ou d’une pub dans le métro, pour les femmes, profiter de mecs dans le même état d’abandon, c’est beaucoup plus rare. Mais il y a quand même deux professions masculines où les filles ont la chance d’admirer quasi systématiquement un gars à quatre pattes voir à plat ventre, raie du cul apparente : plombier et dépanneur informatique. Ces derniers passent sous le bureau et se retrouvent nez à nez ou plutôt nez à pieds avec les escarpins aux talons parfois vertigineux.
Avoir un homme à ses pieds, lui demander n’importe quoi sans avoir à lui dire merci, ça peut être très excitant. C’est aussi une bonne façon de se foutre de sa gueule, de régler des vieux comptes, lui faire manger les acariens à ce vaurien, depuis le temps qu’il repousse le moment de passer l’aspi. « Les plates excuses, c’est fini ! Tu n’es qu’un insecte rampant. Ce soir, ce ne sera pas « baisons » mais baygon vert ! » (contre insectes rampants, cafards, fourmis, action immédiate et longue durée, comme dit la pub.)
Il peut être très plaisant de faire rouler le vermisseau sous ses pieds, un peu comme pousser un gros boudin, ça rappelle l’émission culte Interville. Et puis, comme expliqué plus haut, la demoiselle ou la dame pourra utiliser l’asticot tel un objet sexuel, en bonne entomologiste zoophile. Elle peut faire un trou dans le drap ou le papier film, juste au niveau du zboub.
Mais votre amour propre est sauf, elle ne pourra pas vous traiter de « bite sur patte », puisque vous n’en avez plus, des papattes. Reste pour elle à s’empaler gaiement sur votre appendice. Concentrez-vous uniquement sur votre érection. Le reste n’a plus aucune importance vu le ridicule dans lequel vous êtes vautré, plus rien à réussir, plus d’objectif à atteindre, le nirvana post productiviste en somme.
De notre contributrice Emma du blog Paris Derrière, blog sur les frasques du Paris érotique.
Tiens, ça fait plaisir un petit article de “tutoriel” sur le sexe.
C’est pas vraiment le genre de pratiques que je pratique, mais c’est toujours bien de faire de la vulgarisation.
Bon lombricage à tout ceux qui aiment ça !
C’est toujours bien d’enfourner le gigot !
Un bon truc pour un rôle play “Dune” un bon moyen pour chevaucher le ver des sables XD